English:
In an era obsessed with speed, convenience, and the “cloud,” we are quietly surrendering our cultural memory. This is not a warning about books, tablets or paper, the written word endures, but music, and radio in particular, is caught in a digital dilemma of unprecedented scale.
How does one preserve a terabyte, or more, of data each year? The cost of SSDs remains prohibitive, and their long-term reliability is far from guaranteed. Consider the stakes: if an artist disappears, or if a digital archive fails, entire swaths of musical history could vanish, along with the journalist’s ability to revisit, reinterpret, and illuminate that artist’s legacy. This is not merely a technical problem, it is a cultural crisis.
At Bayou Blue Radio, we confront this reality head-on. We do not accept digital files for broadcast or review. CDs are our standard. Handling digital submissions requires four times the effort of physical media, and the risk of data loss makes digital storage untenable. This policy is not conservative stubbornness, it is an act of preservation. It safeguards the past for today, tomorrow, and the decades to come.
Yet the problem does not end with storage. The way artists share their work online is shifting, often in ways that hinder visibility. Increasingly, music videos appear exclusively on Instagram, bypassing YouTube entirely. Instagram’s closed ecosystem may work for immediate social engagement, but it limits archival potential and cross-platform sharing. Journalists cannot embed these videos into reviews, and audiences beyond Instagram’s walls rarely see them. Each social network is its own microcosm, as varied and fragmented as the audiences they purport to serve.
YouTube, by contrast, is universal. Its integration across websites and networks allows content to reach the broadest possible audience. Platforms like Instagram, Facebook, and X (formerly Twitter) concentrate attention on themselves, often ignoring shareability beyond their walls. Artists who publish exclusively on these channels unknowingly restrict their reach, and their legacy. Understanding the differences between networks is no longer optional; it is essential.
In response, Bayou Blue Radio has committed to making all our broadcasts available on YouTube following their original airing. This ensures that every program is accessible, shareable, and preserved in a format that transcends the limitations of proprietary networks. In a digital landscape dominated by impermanence, we choose permanence. We choose accessibility. We choose to protect cultural memory, not just for today, but for generations of listeners, writers, and historians yet to come.
Thierry De Clemensat
Member at Jazz Journalists Association
USA correspondent for Paris-Move and ABS magazine
Editor in chief – Bayou Blue Radio, Bayou Blue News
French:
La numérisation tue silencieusement la mémoire culturelle
À une époque obsédée par la rapidité, la commodité et le « cloud », nous abandonnons silencieusement notre mémoire culturelle. Il ne s’agit pas ici des livres, tablettes ou papier, la lecture perdure, mais la musique, et plus particulièrement la radio, se trouve confrontée à un dilemme numérique d’une ampleur inédite.
Comment préserver un téraoctet, ou plus, de données chaque année ? Le coût des SSD reste prohibitif, et leur fiabilité à long terme est loin d’être garantie. Imaginez les enjeux : si un artiste disparaît, ou si une archive numérique échoue, des pans entiers de l’histoire musicale pourraient s’évanouir, avec l’impossibilité pour le journaliste de revisiter, réinterpréter et éclairer l’héritage de cet artiste. Ce n’est pas seulement un problème technique—c’est une crise culturelle.
À Bayou Blue Radio, nous faisons face à cette réalité de manière claire. Nous n’acceptons pas les fichiers numériques pour diffusion ou critique. Les CD restent notre norme. Traiter des propositions numériques exige quatre fois plus de travail que de manipuler des supports physiques, et le risque de perte de données rend le stockage numérique intenable. Cette politique n’est pas une obstination conservatrice : c’est un acte de préservation. Elle protège le passé pour aujourd’hui, demain, et pour les décennies à venir.
Pourtant, le problème ne s’arrête pas au stockage. La manière dont les artistes partagent leur travail en ligne évolue, souvent d’une façon qui limite leur visibilité. De plus en plus, les vidéos musicales apparaissent exclusivement sur Instagram, en contournant YouTube. L’écosystème fermé d’Instagram peut fonctionner pour un engagement immédiat, mais il limite la potentialité d’archivage et le partage interplateformes. Les journalistes ne peuvent pas intégrer ces vidéos dans leurs critiques, et les audiences au-delà d’Instagram les voient rarement. Chaque réseau social est un microcosme à part entière, aussi fragmenté et varié que les publics qu’il prétend servir.
YouTube, en revanche, est universel. Son intégration sur les sites et réseaux permet au contenu d’atteindre le plus large public possible. Les plateformes comme Instagram, Facebook ou X (anciennement Twitter) concentrent l’attention sur elles-mêmes, négligeant souvent la partageabilité au-delà de leurs murs. Les artistes qui publient exclusivement sur ces réseaux limitent involontairement leur portée, et leur héritage. Comprendre les différences entre ces réseaux n’est plus optionnel ; c’est essentiel.
En réponse à ces constats, Bayou Blue Radio s’engage à rendre toutes ses émissions disponibles sur YouTube après leur diffusion initiale. Cela garantit que chaque programme soit accessible, partageable et préservé dans un format qui transcende les limites des réseaux propriétaires. Dans un paysage numérique dominé par l’éphémère, nous choisissons la permanence. Nous choisissons l’accessibilité. Nous choisissons de protéger la mémoire culturelle, non seulement pour aujourd’hui, mais pour les générations d’auditeurs, de journalistes et d’historiens à venir.
Thierry De Clemensat
Member at Jazz Journalists Association
USA correspondent for Paris-Move and ABS magazine
Editor in chief – Bayou Blue Radio, Bayou Blue News

